A Goma, deux puissances africaines, le Rwanda et l’Afrique du Sud s’affrontent sur le sol Congolais.
Les forces sud-africaines et les militaires de l’ONU ripostent à l’arme lourde contre le M23 et l’armée rwandaise, mais subissent des pertes.
Depuis 2021, la rébellion Tutsie du M23 et l’armée rwandaise affrontent les Forces de Défenses de la RDC dans la région du Nord-Kivu.
Pour la première fois depuis 2012, le M23 attaque Goma, capitale régionale, encerclée depuis 2 an.
La prise de Sake ces derniers jours approche le M23 et l’armée rwandaise du centre de Goma.
La ville de 2 millions d’habitants (dont 1 millions de réfugiés dans des camps) est encerclée par le M23 au nord, à l’ouest et au sud, bordée par le Rwanda à l’est et le lac Kivu au sud.
Ce soir, l’escalade monte entre Kinshasa et Kigali. En effet, il est connu et prouvé que 3 000 à 4 000 soldats rwandais sont présents en RDC.
La RDC a décidé de rappeler toute son ambassade de Kigali et demande aux diplomates Rwandais de faire leurs valises sous 48h.
Vendredi, le gouverneur militaire de la région du Nord-Kivu a été tué, d’après les autorités congolaises, par un sniper rwandais.
Celui-ci s’était rendu près du front à Sake.
Face aux défaillances structurelles de l’armée Congolaise et à son Etat d’encerclement, le M23 aurait pu entrer dans Goma.
Mais les FARDC doivent leur salut dans la MONUSCO, mission des Nations Unies et à la SAMIRDC, force d’Afrique Australe présente à Goma.
Toute la journée, des avions de la mission des Nations Unies ont fait des allers retours vers Kampala en Ouganda, probablement pour transporter des blessés et peut-être des munitions, Goma étant encerclée.
Un avion sud-africain transportait également la ministre de la défense.
Le personnel non essentiel de la MONUSCO et des ressortissants étrangers ont été évacués aujourd’hui par avion de Goma.
L’armée sud-africaine annonce avoir stoppé l’offensive du M23 et l’avoir repoussé, notamment avec l’utilisation accrue d’armes lourdes et l’aide de la MONUSCO et des FARDC.
Elle déplore néanmoins 9 morts dont 2 soldats de la MONUSCO.
A ce lourd bilan pour les forces de maintien de la paix sud-africaines, s’ajoutent 3 soldats Malawiens et 1 Uruguayen qui ont aussi perdu la vie, respectivement dans le cadre de la mission de la SADC et de la MONUSCO.
A Goma, nous avons donc deux puissances régionales, l’Afrique du Sud, puissance dominante d’Afrique Australe et le Rwanda, qui souhaite dominer l’Afrique Centrale qui s’affrontent à l’arme lourde.
Le M23 et les RDF disposent d’un avantage, ils encerclent complètement la ville.
Ce soir, le ton monte entre Kinshasa et Kigali. La RDC a convoqué une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité de l’ONU et annonce « la guerre n’a pas encore commencé mais elle va commencer ».
Cette déclaration a été faite sous la pression de la population congolaise, lasse de 3 ans de guerre et de défaites militaires contre le M23.
Kinshasa a refusé une médiation Turque, expliquant que la solution devait être trouvé entre pays africains. Le Congo s’est éloigné dernièrement de l’Ouganda et du Kenya, arguant leur soutien au Rwanda et se rapproche désormais de l’Angola et de l’Afrique du Sud.
De son côté le M23 donne un délais de 48h aux soldats des FARDC pour se rendre et rejoindre la rébellion. Aujourd’hui, 3 tutsis ont été lynchés par une foule en colère à Goma, ce qui relance les accusations de violence contre la population Tutsie.
Les deux prochains jours seront très importants. D’un côté, la passe d’armes entre Kinshasa et Kigali pourrait se transformer en guerre ouverte et assumée.
De l’autre, les combats à Goma devraient se poursuivre, avec une population civile prise en étaux, sans électricité et régulièrement prise dans les combats.
La communauté internationale pourrait accentuer ses paroles contre le Rwanda.
Clément Molin