Alors que les estimations indiquaient jusqu’au bout l’inverse, la Moldavie vote pour l’adhésion à l’Union Européenne, c’est finalement le oui qui l’a emporté sur le fil.

Un choix historique qui aura de nombreuses conséquences pour le pays et pour l’UE

Infographie @atummundi

Au bout du suspense, le OUI l’emporte avec 50.34%, disposant d’une avance de 6 000 voix sur le NON.

Toute la soirée, le NON devançait le OUI avec 55% des votes, c’est finalement la diaspora qui sauve le référendum Moldave (78% pour le OUI).

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L’autre enjeu de l’élection Moldave, c’était celui de la présidentielle.

La présidente sortante Maia Sandu l’a emporté avec 42% de voix devant son principal rival Alexandru Stoianoglo (26.8%).

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Elle peut se féliciter d’un score au premier tour supérieur à celui de 2020 (36%), mais elle sera contrainte à un second tour.

Le résultat du référendum est décevant pour Maia Sandu, elle qui avait fait de l’Europe une priorité pour la Moldavie.

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Déjouant tous les sondages, les Moldaves ont massivement voté NON à l’Union Européenne.

Pourtant les sondages d’octobre 2024 parlaient de 54 à 65% de votes favorables à l’UE.

Finalement, c’est le vote de la diaspora qui sauve le référendum. 

Hier soir, la présidente Moldave Maia Sandu a dénoncé sur son compte X « une attaque sans précédent contre la démocratie moldave ».

Elle accuse la Russie d’être derrière l’achat de 300 000 voix contre l’UE.

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Il faut dire que les signaux d’ingérences étaient nombreux, dans un pays pauvre et corrompu ou la Russie dispose d’un accès de choix à plusieurs partis politique, à une partie de la population (Transnistrie, Gagaouzie).Image

Entre opérations de corruption et de désinformation, la police a mené ces derniers mois 350 perquisitions et procédé à des centaines d’interpellations de suspects accusés de vouloir perturber le processus électoral pour le compte de Moscou. 

Un système « sans précédent » d’achat de votes a été révélé, visant jusqu’à un quart des électeurs attendus aux urnes dans le pays de 2,6 millions d’habitants.

La mesure aurait coûté 15 millions d’€ à Moscou pour essayer d’entraver le chemin européen de la Moldavie.

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Ces tentatives de déstabilisations ont notamment pris la forme d’un système d’achat de votes de grande ampleur révélé par la police moldave : des dizaines de milliers d’électeurs ont été recrutées via Telegram pour voter « non » ou s’abstenir, le jour venu. 

L’architecte de ce réseau est un Israélo-Moldave de 35 ans, Ilan Shor, ex-magnat de Moldavie qui a fui après avoir pris part au détournement d’un milliard d’euros – condamné à 15 ans de prison par contumace, il est désormais exilé à Moscou.

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Même si les ingérences russes à grande échelle sont avérées, n’oublions pas tout de même qu’une part importante de la population a voté NON à l’UE.

On y compte les plus pauvres, les nostalgiques de l’URSS et les minorités ethniques du nord et du sud du pays. 

Ainsi, en Gagaouzie, les résultats officiels parlent de 95% de NON à l’Union Européenne.
Le territoire Turcophone chrétien est ancré pro-Russe depuis de nombreuses années, tout comme la Transnistrie qui elle échappe au contrôle de Chisinau depuis 1993.

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Après cette victoire sur le fil pour les pro-Européens, c’est vers la Géorgie que les regards se tournent.

Hier soir, une importante manifestation pro-Européenne était organisée dans la capitale Tbilissi, avant le scrutin législatif du 26 octobre 2024.

L’enjeu en Géorgie est de vaincre « Rêve Géorgien », parti accusé d’être pro-russe et ouvertement soutenu par Moscou, mais l’opposition reste actuellement bien divisée.

Clément Molin avec Adan Manceau

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