Début octobre 2023, l’armée ukrainienne met fin à ses trois contre-offensives qui n’ont atteint aucun de leurs objectifs, si ce n’est de se fracasser contre les champs de mines du sud du pays. Au même moment, l’armée Russe lance l’une des plus importantes offensives de la guerre pour « libérer » les faubourgs de Donetsk. S’ensuivra alors un an d’offensive et de progression lente, mais interminable au prix de pertes massives dans le Donbass.
La fin de l’initiative ukrainienne
Lancée le 4 juin 2023, la contre-offensive ukrainienne se déroule sur trois fronts différents. À la mi-mai, l’armée russe met fin à l’offensive « Donbass 2 » (Donbass 1 était la capture de Marioupol et Sievierodonetsk en 2022) en s’emparant de la ville de Bakhmout (80 000 habitants). Le commandement ukrainien lance alors une contre-attaque locale pour desserrer l’étau devant Tchasiv Yar, prochaine ville sur la route de Kramatorsk, capitale du Donbass depuis la prise de Donetsk en 2014. Cette première contre-offensive a pour but de divertir l’armée russe.
Le 4 juin 2023, c’est à Velika Novosilka, sur le front sud entre les oblasts de Donetsk et de Zaporizhia qu’une dizaine de brigades ukrainiennes (principalement d’infanterie de Marine) lancent une vaste offensive de diversion. Leur but stratégique est de s’emparer de Staromalynivka, petite bourgade logistiquement importante pour ce front, le plus éloigné de la mer d’Azov. Trois jours plus tard, une brigade d’infanterie de montagne lance une autre diversion le long du Dniepr en direction de Vassylivka, tandis que l’armée russe fait sauter préventivement le barrage de Kakhovka sur le Dniepr pour éviter la traversée de celui-ci en amont (sur le réservoir) et en aval (près de Kherson). Mais c’est finalement le 8 juin 2023 que l’offensive principale débute : les Léopards 2 et Bradley de la 47ème brigade mécanisée, accompagnés par la 65ème brigade mécanisée, se lancent au sud d’Orikhiv et de Mala Tokmachka, avec pour but d’atteindre Tokmak puis Melitopol et enfin la mer d’Azov. En réserve, deux corps d’armés spécialement créés attendent, on parle de près de 15 brigades et d’une force de plus de 60 000 hommes.
L’offensive échouera lamentablement pour de nombreuses raisons, notamment le renseignement russe qui savait le lieu exact de l’offensive depuis des mois, la zone était densément minée, les échelons russes de réserves étaient également déployés en première ligne. Durant 5 mois, l’armée russe oppose une résistance pour chaque mètre carré, ne perdant que le village de Robotyne. Pour tenir, les 35ème, 36ème et 58ème armées russes sont renforcées par des éléments des 5ème et 49ème armées. Le commandement russe n’hésite pas à lancer d’importantes contre-attaques locales pour reprendre le terrain perdu, ce qui fait que la Russie perd plus de blindés que l’Ukraine dans cette opération. Début octobre, l’opération prend fin avec la prise de conscience de son échec total.
L’offensive d’Avdiivka
Début de l'offensive
À la lueur du 11 octobre 2023, l’armée russe lance sa plus grande offensive mécanisée de la guerre, près de 300 blindés prennent part à une attaque pour percer les défenses ukrainiennes et s’emparer de la petite ville d’Avdiivka, bastion ukrainien depuis 2014. Au nord de la ville, l’offensive massive, repérée à l’aube par les drones de l’unité de reconnaissance aérienne « Luftwaffe » est rapidement prise sous un feu nourrit. Les colonnes massives rassemblent entre 10 et 50 blindés, avec des chars, des BTR 82-A et des MRAP. Ce seul jour du 11 octobre, j’ai comptabilisé des dizaines de blindés pulvérisés par l’artillerie, les drones et les missiles anti-char ukrainiens. Au moins trois colonnes russes attaquent depuis le village de Krasnohorivka le chemin de fer, tandis que la colonne de 50 blindés attaque le terril juste au sud. Au même moment, une autre offensive se déroule au sud d’Avdiivka avec plusieurs colonnes qui tentent en vain de percer le front pour rejoindre l’offensive du nord d’Avdiivka.
L'échec initial
Fin octobre, l’armée russe prend enfin pied sur le chemin de fer et entre courant novembre dans le village de Stepove. Pour l’armée ukrainienne, la perte du contrôle du chemin de fer est une importante défaite, parce qu’aucune ligne de défense n’y avait été creusée. L’armée russe peut désormais se déployer au nord d’Avdiivka et entrer dans la cokerie, immense centre industriel qui domine les routes d’approvisionnement de la cité. La situation va cependant se stabiliser jusqu’en janvier 2024, avec de rares attaques pour gagner des positions tactiques au nord de la ville. L’offensive russe est stoppée tout le mois de décembre, ce qui me fait dire début 2024 que l’armée russe a perdu sa bataille d’Avdiivka. En effet, elle espérait jouer de la surprise pour encercler rapidement la ville. Non seulement elle n’a pas réussi à progresser durant tout le mois d’octobre, mais elle a en plus subi de lourdes pertes.
Progression vers le centre-ville
Il est très clair que l’offensive d’Avdiivka d’octobre à janvier est tout sauf une réussite russe, jusqu’à ce que le commandement change de plan, décidant d’une infiltration plus discrète de l’infanterie. À la fin du mois de décembre, l’armée russe entre par surprise dans la zone industrielle du sud d’Avdiivka, l’une des zones les plus fortifiées d’Ukraine. En un mois, entre janvier et février 2024, l’armée russe va enchainer les victoires tactiques à l’aide de progressions d’infanterie que l’Ukraine n’est pas en capacité d’arrêter, faute de suffisamment d’hommes. Par surprise, en empruntant un vieux gazoduc, les forces spéciales russes arrivent sur les arrières ukrainiens au sud de la ville, engageant un début de retrait des positions les plus fortifiées. Au même moment, les brigades ukrainiennes fraîchement arrivées du sud (47ème et 33ème mécanisées) sont fixées à Stepove et dans la cokerie au nord de la ville. Plusieurs Bradley et Léopard 2 seront perdus dans des tentatives de reprendre du terrain. Au nord du front d’Avdiivka, l’armée russe n’entre pas dans la cokerie, mais fait le choix de la contourner par le sud en menant une progression qui atteint finalement le centre de la ville d’Avdiivka.
La principale unité ukrainienne chargée de la défense d’Avdiivka, la 110ème brigade mécanisée, est épuisée, même les mécaniciens sont envoyés tenir les positions. Celle-ci ne peut plus tenir les positions et engage le retrait des bunkers datant de la guerre du Donbass de 2014, notamment l’ancienne base de défense aérienne et la station de pompage d’eau. La 3ème brigade d’assaut du régiment Azov reçoit l’ordre de couvrir le retrait de plusieurs milliers d’hommes d’Avdiivka, retrait effectif le 17 février 2024. Le retrait est plutôt bien réalisé et les pertes sont limitées, bien qu’existantes. La perte de la ville d’Avdiivka est une défaite importante, l’Ukraine perd la possibilité de frapper Donetsk avec son artillerie et s’est montrée incapable d’assurer la présence de lignes de repli. Les quatre mois de combats pour Avdiivka auront permis de détruire des dizaines de blindés russes. C’est à ce moment-là que l’innovation russe atteint son paroxysme, les FAB 500. S’engage alors une nouvelle bataille, qui conduira en 6 mois l’armée russe aux portes de la prochaine ville importante, Pokrovsk.
Progression ailleurs dans le Donbass
En même temps que l’offensive principale à Avdiivka, l’armée russe poursuit son objectif global, éloigner Donetsk du front. En 2014 et 2015, les Forces Armées Ukrainiennes sont repoussées de la ville, elles s’établissent alors dans sa périphérie. Depuis 2022, l’armée russe va tout faire pour repousser l’armée ukrainienne de ces faubourgs. Tout commence par la prise de Pisky et des alentours de l’aéroport de Donetsk en août 2022, suivi par la prise de Marinka, complètement rasée le 1er janvier 2024. Tout s’accélère ensuite, Avdiivka tombe le 17 février 2024, et l’armée russe lance en mars de vastes attaques sur tout le front de Donetsk.
En octobre 2023, un autre épisode retiendra notre attention, c’est l’offensive russe dans le sud de l’oblast de Donetsk pour s’emparer du village de Novomykhilivka. Les attaques massives de blindés débutent en octobre et se terminent le 24 avril 2024. En tout, pour un seul village, on comptera plus de 300 blindés détruits. Ce petit village est attaqué pour plusieurs raisons : l’armée russe est bloquée plus au sud par le bastion de Voulhedar et plus au nord par les bastions de Pobjeda et de Marinka. Novomykhailivka est dans une vallée qui permettrait de couper les arrières de Voulhedar. D’avril à juin, l’armée russe va continuer ses offensives pour capturer la route Marinka-Voulhedar. La capture du village de Novomykhailivka en avril 2024 est suivie par une offensive sur Kostiantynivka, le village suivant capturé en août 2024.
Au nord de l’oblast de Donetsk, les combats passent plus inaperçus, mais sont tout autant importants. D’octobre à mars, l’armée russe réussit à repousser les Ukrainiens des faubourgs de Bakhmout (Khromove), capturant d’importants réseaux de tranchées. L’armée ukrainienne se retire peu à peu vers le canal de Tchasiv Yar, principale ligne de défense dans le secteur. L’armée russe prend Ivanivske et Bogdanivka début avril 2024, les combats pour le district « Kanal » de Tchasiv Yar (isolé du reste de la ville par le canal) commencent autour du 15 mai 2024. Les combats urbains se poursuivent jusqu’au 4 juillet 2024, soit près de deux mois pour un petit quartier, ce qui laisse le temps à l’armée ukrainienne d’organiser sa défense derrière le canal. Ailleurs dans le Donbass, il n’y a pas beaucoup d’évolution, à l’exception de la capture de Rodzolivka et de sa ligne de défense au nord de Soledar en juillet 2024.
Percée vers Pokrovsk
Ocheretyne
Le 18 avril, après un mois de calme sur le front, l’armée russe obtient une percée locale dans les défenses d’une brigade de défense territoriale qui s’est retirée de ses positions avant qu’elle n’en reçoive les ordres. À ce moment-là, l’armée russe est encore bloquée quelques kilomètres à l’ouest d’Avdiivka sur la ligne Pervomaivske-Ocheretyne. Cette percée locale ouvrira la route vers une progression sans discontinuer. Ocheretyne, c’est une petite bourgade de seulement 3 400 habitants, mais son importance réside dans sa position : se situant sur une hauteur stratégique, la ville surplombe tous ses environs. En effet, le chemin de fer Avdiivka-Pokrovsk suit les hauteurs topographiques sans obstacles naturels majeurs. S’emparer d’Ocheretyne ouvre la voie vers Pokrovsk. C’est donc par surprise et en une semaine que la ville d’Ocheretyne passe sous le contrôle des forces armées russes. Dès lors, des milliers de soldats s’engouffrent dans la brèche et contournent progressivement les lignes ukrainiennes. Durant le mois de mai, l’armée russe atteint la première ligne de défense ukrainienne qui s’appuie sur la rivière Vovtcha qui coule entre le village de Sokil et le lac de la Vovotcha à Kourakhove.
Prohres
Dès le mois de mars, je remarque une vulnérabilité majeure dans le système défensif ukrainien, la faiblesse des défenses le long du chemin de fer, lui qui domine pourtant les vallées. Au début du mois de juillet, l’armée russe s’empare de plusieurs positions fortifiées à l’ouest d’Ocheretyne. Durant trois semaines, l’armée ukrainienne tient la ligne près du village de Sokil grâce à l’important réseau de fortification. Mais submergée, les forces armées ukrainiennes sont forcées de se retirer. Au même moment, l’infanterie russe réussit à isoler un bataillon de la 33ème brigade mécanisée qui est forcée de se replier en perçant l’encerclement. C’est à ce moment-là, autour du 25 juillet 2024, que la progression russe va s’accélérer. Prohres, le village clé de la première ligne de défense, tombe en quelques jours, l’infanterie russe poursuit alors sa progression le long du chemin de fer. Sous le feu massif des FAB 500, des bombes larguées par les avions russes à plusieurs dizaines de km du front, l’armée ukrainienne ne contrôle plus la situation. Elle atteint successivement Zhelanne puis Mykolaivka et Ivanivka. La seconde ligne de défense est rendue inutile et est rapidement abandonnée.
Hrodivka-Novohrodivka-Selydove
Entre le 15 et le 30 août, l’armée russe va réussir à entrer dans trois petites villes. La première est Novohrodivka, qui tombe en une semaine de combats fin août 2024. La seconde est Hrodivka, au fond d’une vallée qui va résister durant un mois. La troisième est Selydove, une ville de plus de 15 000 habitants avant la guerre. En suivant le chemin de fer, l’armée russe contourne la première ligne de défense et rend inactive la seconde. En prenant Kalynove fin août, elle élargit ses flancs et améliore sa logistique. Au nord, le front s’est stabilisé. L’armée russe n’a réalisé aucune progression en direction de la route stratégique qui relie Pokrovsk à Kostiantynivka, notamment parce qu’elle pénètre dans la ville de Toretsk, jumelle d’Horlivka dès juillet 2024. Cette progression vers le centre-ville de Toretsk est rendue possible par une nouvelle erreur de relève ukrainienne. L’armée russe s’empare en quelques jours de fortifications datant de 2014. Les combats dans le centre de Toretsk vont mobiliser des forces, ce qui laisse le temps à l’armée ukrainienne pour préparer une imposante ligne de défense sur la route Pokrovsk-Kostiantynivka. Fin août, le commandement ukrainien se rend compte que la situation est critique et dépêche des renforts. La 2ème brigade Kara Dag va particulièrement renforcer Selydove, permettant de repousser les Russes hors de la ville. Au nord, plusieurs brigades investissent la troisième ligne de défense et la tiennent toujours au 11 octobre 2024, soit plus de six semaines après la prise de Novohrodivka.
Kourakhove
À la mi-septembre, l’armée russe change la direction de son offensive face à son impossibilité à avancer vers Pokrovsk. Ukrainsk tombe le 17 septembre et l’armée russe progresse jusqu’à Tsukuryne quelques jours plus tard. C’est désormais le nord de Kourakhove qui est menacé. Au même moment, l’armée russe lance un assaut final pour prendre Vouhledar, s’emparant de la mine et de l’usine au nord de la ville puis progressant à l’ouest, ce qui conduit à sa chute le 3 octobre 2024. Fin septembre, plusieurs attaques massives sont lancées à l’est de Kourakhove, permettant de progresser jusqu’au lac de la Vovotcha. Des offensives sont aussi lancées vers l’est de Velika Novosilka, un autre bastion du sud-Donetsk qui pourrait être la base à une éventuelle tentative d’encerclement de Kourakhove.
Le Bilan, un an après le début de l'offensive russe
S’il faut résumer en une phrase ce qu’a fait l’armée russe en un an, je dirais : « après s’être emparée d’Avdiivka, l’armée russe a progressé jusqu’aux faubourgs de Pokrovsk en avançant également jusqu’au centre de Toretsk, aux portes de Tchasiv Yar et en prenant Vouhledar ». La troisième offensive du Donbass est toujours en cours. Beaucoup auraient prédit une nouvelle fois un effondrement de l’un des deux camps, que ce soit l’Ukraine qui aurait pu craquer et la Russie qui aurait pu manquer d’hommes, de munitions et de blindés face aux pertes importantes. Mais aucunes des deux possibilités ne s’est réalisée. L’armée ukrainienne a suivi la stratégie de « plus jamais Bakhmout », reculant en évitant de tenir à tout prix à quelques villes rasées du Donbass. L’armée russe a prouvé sa supériorité sur le champ de bataille lorsque celui-ci est fixe. Les frappes aériennes massives sont un tournant dans la guerre avec l’utilisation de Kits de guidages pour les FAB 500-1000-1500, voire 3000. Ces frappes incessantes contre les villes et positions ukrainiennes ont conduit à un épuisement ukrainien, surtout quand il était couplé à des frappes d’artilleries et des assauts incessants. Les villes ukrainiennes du Donbass sont rasées les unes après les autres par les frappes aériennes, comme ici à Vouhledar.
Pour faire face à cette nouvelle supériorité russe et à la défaite d’Avdiivka, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a limogé le chef d’état-major de l’armée ukrainienne, Valery Zaloujny, remplacé par Oleksander Syrsky. Celui-ci a rapidement donné l’ordre de renforcer les lignes de défenses. Face aux frappes russes, il faut des tranchées et des bunkers préparés au préalable. Les critiques avaient fusées contre le commandement lors des progressions russes à Avdiivka et Kharkiv face à l’absence de ces lignes. Il y a eu plusieurs enseignements suite à leur construction, il faut qu’elles soient complètes et défendues par suffisamment d’hommes.
Pour terminer, rien de mieux que quelques chiffres pour comprendre l’ampleur de la progression russe dans le Donbass en un an d’offensive. D’après @naalsio26 (https://x.com/naalsio26/status/1842341054428700784), 1 830 pertes russes ont été confirmées entre Avdiivka et Novomykhailivka, contre 369 pertes ukrainiennes.
En un an, l’équipe de Warspotting a compté plus de 5 085 véhicules russes détruits, sans compter les blindés endommagés et capturés. (source : https://ukr.warspotting.net/analytics/).
Enfin, selon Radio Liberty (https://x.com/RFERL), ce sont 1 900 km2 qui ont été pris par l’armée russe en un an, soit 0.31% du territoire national de l’Ukraine, de quoi relativiser sur cette progression.
Clément Molin
Sources principales :
- Ua control map (carte des vidéos géolocalisées) https://uacontrolmap.com/
- War Spotting (liste des équipements russes détruits) https://ukr.warspotting.net/
- Lost Warinua (carte des équipements détruits dans les deux camps) http://bit.ly/map_lostwarinua
- Poulet Volant (cartes quotidiennes) https://x.com/Pouletvolant3
- Macette Escortet (analyses quotidiennes) https://x.com/escortert
- Def Mon (analyste, serveur discord avec d’autres analystes) https://x.com/DefMon3
- Deepstate map (carte proche de l’état major ukrainien) http://deepstatemap.live
- Andrew Perpetua (cartes + analyses) https://x.com/AndrewPerpetua
- Playfra (cartographe avec qui je met au point les cartes de fortifications) https://x.com/Playfra0
- Stéphane Audrand, Olivier Kempf, Michel Goya… (analyses sur la guerre) https://x.com/AudrandS / https://x.com/egea_blog / https://x.com/Michel_Goya
- Comptes d’OSINT qui géolocalisent les vidéos