La DZ Mafia, presque un nom commun dans l’actualité marseillaise, et pourtant, les activités de ce « cartel » n’ont rien de commun sur le territoire français.
Focus sur l’un des plus grands gangs qui sème la terreur sur la Canebière.
2/22 La DZ Mafia est créée dans les années 2010 et est à l’origine un simple groupe de dealeurs de la cité des Paternelles dans le 14e arrondissement de Marseille.
Elle tire son nom de « Dzayir », qui signifie Algérie en arabe.
3/22 Avant 2020, le groupe n’est que très peu connu, hormis quelques affrontements avec des cités voisines.
Mais ces violences ne peuvent qu’être qualifiées de bénignes par rapport à l’évolution du gang aujourd’hui.
4/22 En effet, le narco-trafic connaît un véritable boom durant la pandémie de Covid-19, surtout lors du confinement. L’explosion de la consommation de drogues ainsi que des points de deal fait augmenter le chiffre d’affaires des gangs phocéens.
5/22 Ce chiffre d’affaires, bien que difficile à chiffrer, est de l’ordre de plusieurs centaines de milliers d’euros par jour. Ces résultats permettent à la DZ Mafia de changer de dimension et de passer d’un petit groupe de dealeurs à une véritable organisation criminelle.
6/22 Initialement à la tête du cartel, on retrouvait Abdelatif Mehdi Laribi, dit « Tic », tristement connu pour l’affaire du « barbecue marseillais » qui ébranla l’actualité méditerranéenne.
7/22 Cependant, après avoir passé quelques années en prison, celui-ci s’est mis de côté, ou a été mis de côté, ne suivant pas la ligne des assassinats en série. Selon Le Parisien, on retrouve aujourd’hui à la tête du gang 3 nouveaux profils, tous détenus actuellement en prison.
8/22 Amine O. (30 ans), dit « Mamine », célèbre adolescent braqueur de la cité des Micouliers. Gabriel O. (29 ans), dit « Gaby », ancien tueur à gages, qui a un rôle de commanditaire dans le recrutement de petites mains. Et enfin, « la Brute », Mahdi Z., narcotrafiquant de 34 ans.
9/22 L’expansion financière et territoriale de la DZ Mafia lui a permis de devenir un cartel important à Marseille, voire en France. Mais il n’est pas le seul. En effet, le clan Yoda connaît également une évolution fulgurante.
10/22 Ces ascensions vont conduire à un conflit entre les deux groupes tous deux issus de la cité de la Paternelle. Pendant longtemps, Yoda et DZ se sont partagé le gâteau avant que les relations se tendent pour aboutir à une des guerres les plus sanglantes qu’ait connue Marseille.
11/22 Voici une carte des cités contrôlées par les deux clans. En vert la Yoda et en orange la DZ.
12/22 Tout commence en 2023, lors d’un affrontement entre Mehdi Abdelatif L. et Felix Bingui, chef du clan Yoda, dans une boîte de nuit en Thaïlande. Par la suite une « vendetta » se met en place à la Paternelle et dans d’autres cités abritant des points de deal des deux gangs.
13/22 Après plus d’une trentaine de morts, Felix Bingui est arrêté au Maroc en mars 2024, ce qui affecte fortement le clan Yoda et conduit la DZ Mafia à une victoire dans ce conflit.
14/22 Aujourd’hui, la DZ Mafia serait en conflit ouvert avec les « Blacks » de Felix-Pyat, un conflit rendu public par le meurtre d’un chauffeur VTC le 2 octobre 2024, tué à tort par un jeune de 14 ans.
15/22 Le procureur de la république de Marseille déclare alors un lien entre ce meurtre et l’existence d’un conflit actuel opposant, dans le 3e arrondissement de Marseille, la DZ Mafia et le clan « des Blacks » de Felix-Pyat.
17/22 En 2024, la marque DZ Mafia est bien connue de la justice française, au-delà de Marseille. En effet, on recense des points de deal ainsi que des fusillades signalées à Nîmes, Hyères, Sète, Toulouse, Dijon, Valence et même jusqu’à Rennes.
18/22 Hormis les narcohomicides qui ont explosé à Marseille entre 2023 et 2024, la DZ Mafia est connue pour ses autres activités telles que les cambriolages, les trafics sexuels ainsi que les menaces d’extorsion.
19/22 On compte aussi parmi ses alliés commerciaux de grands cartels européens tels que la célèbre « Mocro Maffia » et la ‘Ndrangheta.
La DZ ne se contente plus d’importer de la drogue du Maroc, mais utilise de plus en plus des canaux provenant d’Amérique latine.
20/22 En outre, la DZ Mafia a désormais la prétention de devenir une mafia française, en s’inscrivant dans la société et en défiant l’État. On n’a plus affaire à un simple groupe de dealeurs, mais à une organisation qui utilise la violence et le meurtre comme moyens d’expansion.
21/22 Cela révèle une véritable faillite de l’État dans son contrôle des prisons et de ses territoires sociaux. Il y a également une dérive de la jeunesse à Marseille et ailleurs, avec une délinquance juvénile devenue banale pour quelques milliers d’euros.
22/22 Il est donc nécessaire de s’interroger sur les encadrements économiques et politiques des cités, ainsi que sur la protection à mettre en place pour les familles cohabitant avec ces délinquants.
Thread rédigé par @corennt1n_ sur un sujet méconnu. L’expansion des mafias européennes devient un enjeu multinational.