A Koursk 🇷🇺, après 1 mois de combats, l’offensive ukrainienne 🇺🇦 s’est stoppée, laissant place à une violente guerre de position.

En territoire Russe et sous le feu incessant des FAB, l’armée ukrainienne se prépare à des contre-attaques russes.

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FAB 500, 1000, 1500, c’est le nom donné à ces bombes planantes lâchées par des avions à plusieurs dizaines de kilomètres du front.

Leur puissance destructrice en fait la principale menace pour l’armée ukrainienne.

Le front n’a pas ou peu changé depuis 2 semaines. Les dernières géolocalisations ne font que prouver ce qui était envisagées depuis bien longtemps et ne démontrent pas de nouvelles avancées.

Il reste toutefois difficile de cartographier certaines zones (infos contradictoires). 

L’armée 🇺🇦 a échoué à entrer dans Korenevo, d’ailleurs, tout ceux qui ont dit un jour que la moitié de la ville était prise mentaient, il n’y a jamais eu de preuves.

J’ai des doutes sur la présence ukrainienne à Olgovka et Kremyanoe, mais ils sont présents plus au nord.

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Les vidéos qui sortent de cette petite ville montrent beaucoup de véhicules utilisés par l’armée russe pour se déplacer, en particulier des moyens légers.

D’autres vidéos montent aussi des bombardements ukrainiens contre des positions russes à plusieurs endroits de la ville.

Je vous avais prévenu qu’il ne fallait pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, le district de Glushkovo « encerclé » tient toujours malgré le ciblage systématique des pontons russes sur la rivière Seym.

Les ponts et la défense aérienne ont aussi été ciblés.
Je vous avait en effet expliqué à quel point cette zone ne doit pas être perdue par l’armée russe : isolée à l’ouest, l’est et au sud (Ukraine) et au nord (rivière), la zone parait difficilement reprenable s’il est est perdue.

D’où les importants efforts déployés pour la tenir. 

Les images satellites d’hier nous montrent toujours 1 ponton pour 7 zones de traversées déjà utilisées et 3 ponts détruits. (Les pontons sont déplacés incessamment).

Environ 8 pontons ont été frappés dont certains n’étaient pas déployés.

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Il faut s’attendre à une poursuite des bombardements ukrainiens dans la zone et une arrivée importante de renforts russes pour repousser les ukrainiens.

Je ne m’attend absolument pas à une prise du secteur par les ukrainiens à court terme.

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Point sur les pertes au 3 septembre par @naalsio26 :

🇺🇦106 pertes, dont 69 détruits, avec un total de 11 chars, 29 IMV (Stryker par exemple) et 50 MRAP.

🇷🇺71 pertes dont 49 détruits, avec un total de 15 chars, 8 IMV et surtout 27 camions dont 23 détruits.

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Ces pertes sont largement à la faveur de la Russie, notamment en terme de véhicule détruits. Rappelons cependant plusieurs faits :

L’Ukraine attaque et consomme donc son matériel, la Russie utilise massivement des camions, voitures, pick-up… par manque de moyens mécanisés. 

Sur le reste du front de Koursk, la ligne de front se stabilise avec aucun mouvement majeur.

Nous avons la confirmation de la présence ukrainienne à Pobreki et donc à Malaya Loknya.

Des doutes sur le village de Spalnoe, l’armée russe tente de le reprendre.

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Loin de la ligne de front, l’armée russe continue de renforcer son imposante ligne de défense sur la route Rylsk-Koursk.

Il est très probable qu’elle ne soit d’aucune utilité, mais ceux qui l’a creusent ne pourront pas dire qu’elle n’était pas prête le cas échéant.

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Les Ukrainiens ne semble pas vraiment enclins à renforcer leurs propre lignes de défenses à proximité de la frontière dans l’oblast de Soumy.

Même du côté russe de la frontière, les quelques tranchées se font très discrètes, pas d’ouvrages massifs donc.

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Maintenant, la question est, pourquoi ?

Pourquoi lancer une offensive en Russie, loin du front actif avec plusieurs brigades ?

Je pense avoir décelé plusieurs éléments de réponse durant les dernières semaines. 

1- Se battre en Russie plutôt qu’en Ukraine.

Nous le savons, l’armée russe avait des plans d’attaques de la région frontalière de Soumy.

Alors pour le commandement ukrainien, il est préférable de jouer ce combat sur le territoire russe pour de nombreuses raison. 

– Limiter la destruction de la région de Soumy
-Forcer une zone tampon en Russie
-Amener la guerre en Russie
-Utiliser un corps offensif que l’armée russe devra déloger avec un nombre supérieur d’hommes. 

2- Attirer des unités russes

D’après ce magnifique graphique de @Jeff21461, la Russie a répondu à cette offensive de manière plus ou moins importante : les unités ont été prélevées de tous le front, en particulier celui de Kharkiv.

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La force russe déployée en renforts dans la région compte environ 35 régiments de tailles diverses, et ~14 bataillons.

Pour être honnête, il est très difficile d’y voir clair entre brigades, bataillons, régiments, divisions… 

Côté ukrainien, c’est une petite quarantaine de bataillons déployés pour un chiffre de 6 à 7 brigades entières déployées sur le front.

Ce nombre reste important par rapport aux 2-3 brigades habituellement déployées à Soumy. Mais n’oublions pas qu’en cas d’attaque russe, il aurait fallu en déployer autant voire plus. (toujours @Jeff21461)

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3- Autres raisons

Il y a une multitude de raisons secondaires :

-Augmentation du moral
-Détournement de l’attention
-« Prise en otage » de territoire russe (même si les 1100km2 ne représentent pas grand chose).
-Installer la guerre en Russie… 

Pour moi, les deux premières raisons sont principales après 1 mois de combats. L’opération aura été couteuse et les moyens engagés plutôt limités.

Je pense également que les objectifs étaient limités à la capture de Soudja, Korenevo et éventuellement d’autres petites villes. 

On remarquera ainsi qu’il n’y a eu aucun second échelon. Les brigades qui ont percé le front et ont avancé de 10 à 28 km n’ont pas été supplées par une deuxième force qui aurait pu dans les premiers jours atteindre la route Rylsk-Koursk.

Moyens limités pour objectif limité. 

Il ne fallait pas s’attendre à une prise de la ville de Koursk, c’est certain.

L’armée ukrainienne a probablement répondu à un problème (future offensive russe) par une solution, offensive préventive qui a terme ne lui coutera pas « trop » cher vis à vis du reste du front. 

Je termine enfin par les traces des bombardements russes massifs pour essayer de déloger les ukrainiens.

Pour une fois, ces bombes tombent sur les maisons, les champs et les forêts Russes… Les combats promettent de durer et les deux camps s’y préparent.

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Clément Molin

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