Depuis janvier 2025, la construction de lignes de défenses s’est accélérée en Ukraine 🇺🇦, intégrant de nouvelles composantes, comme des rangées de barbelés.
Depuis que la Russie 🇷🇺 utilise moins de blindés, il faut se prémunir contre l’infanterie.
Ce n’est pas passé inaperçu, mais l’armée ukrainienne utilise de plus en plus de barbelés pour ralentir la progression russe, en complément de moyens plus « traditionnels » comme les tranchées, les mines et les dispositifs anti-char.
Ces rangées de barbelées sont difficile à détecter avec des images satellites classiques, mais bien visibles sur les images SAR (radars).
On remarque qu’elles sont plus nombreuses et plus sophistiquées récemment.
@Playfra0 est allé plus en profondeur pour cartographier celles-ci, vous pouvez voir en bleu les fameuses « dents de dragons » (obstacles anti-chars) et en gris les barbelés autour de Pokrovsk.
D’après mes récentes observations, je peux témoigner d’une accélération importante de la vitesse de préparation des défenses au nord de Pokrovsk, dans la direction de Kramatorsk.
C’est cette zone qui me semble plus propice pour la poursuite de l’offensive russe si Pokrovsk tombe. Les nouvelles fortifications depuis janvier (en bleu), se situent principalement au nord de Pokrovsk, entre la frontière de l’oblast de Dnipro et Kostiantynivka. On compte environ 3 lignes de défenses allant d’ouest en est, protégeant plusieurs approches.
On retrouve ainsi une ligne à la sortie de Pokrovsk, qui couvre par ailleurs la route menant à l’ouest, une ligne plus large adossée à un cours d’eau et allant jusqu’à Toretsk ainsi qu’une série de nouvelles lignes en construction.
Voici par exemple l’approche de la route Pokrovsk-Pavlohrad, on remarque 3 fossés anti-chars, des tranchées camouflées dans les haies et une rangée de dents de dragons, semble-t-il.
Dans le cas présent, on peut estimer à 4 ou 5 pelleteuses qui creusent au même endroit, compte tenu de l’espacement entre les trous, ce qui explique la récente vitesse des nouveaux fossés anti-chars.
Un travail de renforcement des fortifications est aussi en cours à Zaporizhia, notamment devant la ville.
Plus on est éloigné du front et plus les lignes ont le temps d’être solides et bien renforcés, avec des bunkers, des positions de tirs… Mais il faut aussi les entretenir.
On retrouve par ailleurs des fortifications circulaires autour d’Izioum et probablement de Balaklya et d’une dizaines d’autres villes du nord-est du pays, sur le format de Pavlohrad au centre du pays (un fossé anti-chars autour de la ville, renforcé par des tranchées).
Ces lignes sont-elles véritablement utiles ?
La réponse est oui, mais à condition qu’elles soient complètes. On remarque ainsi que les blindés ont plus de difficultés à progresser là ou il y a des obstacles et de même pour l’infanterie. Les tranchées sont donc de plus en plus sophistiquées, mais cela coûte cher par ailleurs, notamment quand il y a du béton, du bois… Mais ce travail est largement nécessaire pour tenir, parce que l’Ukraine doit tenir le plus longtemps possible avant l’éventualité d’un épuisement humain, matériel et économique russe.
Je tâche de cartographier tous les jours l’évolution de ces fortifications, parce qu’elles permettent d’identifier les axes de progressions, les points forts et faible de la défense ainsi que les stratégies des deux camps.
Clément Molin