Vers un cessez le feu au Liban ?
Jeudi dernier, notre équipe a rencontré des diplomates des deux Etats qui nous ont confié l’imminence d’un accord de cessez le feu.
Les Etats-Unis assurent aujourd’hui qu’un accord de cessez le feu est proche au Liban.
Après plusieurs jours de discussions, Israël et le Hezbollah auraient accepté les termes de celui-ci.
Lors de notre dernier déplacement à Paris, notre équipe a pu poser quelques questions au chargé d’affaires du Liban en France et au porte-parole de l’ambassade Israélienne en France.
Le contenu de nos échanges ne peut pas être entièrement divulgué pour diverses raisons.
Qu’attend le Liban ?
Beyrouth espère la signature d’un cessez le feu qui permettrai l’organisation des élections présidentielles.
En effet, il n’y a pas de président de la République depuis deux ans, le gouvernement actuel gère uniquement les affaires courantes.
Un cessez le feu permettrai deux choses : une élection présidentielle Libanaise pour débloquer la situation politique, accéder aux prêts du FMI et pouvoir négocier l’application de la résolution 1 701 de 2006.
Celui-ci permettrai également le déploiement de l’armée Libanaise.
Parce qu’il faut bien comprendre que c’est le Hezbollah qui se bat contre Israël et non pas l’armée Libanaise. Celle-ci devrait être renforcée par un apport de 1 500 nouvelles recrues, un chiffre qui pourrait monter à 10 000 pour reprendre la main sur le Sud Liban.
D’après le ministère Libanais de la Santé, plus de 3 754 civils Libanais ont été tués et 15 626 blessés depuis le 7 octobre 2023.
Plus d’1 million de Libanais du sud, de l’est et de Beyrouth sont réfugiés ailleurs dans le pays, ce qui créé une situation humanitaire compliquée.
D’autres sujets préoccupent le Liban :
-Le désarmement des partis non étatiques du pays
-Une aide internationale pour faire face à la crise économique
-Le retour du tourisme pour le développement économique
-le retour des fermes de Chebaa sous contrôle Libanais.
Qu’attend Israël ?
D’après le porte-parole de l’ambassade, « les objectifs de guerre ont été atteints ».
-Le Hezbollah a été repoussé à 5km de la frontière
-La menace du groupe a grandement diminuée
-Une zone tampon le long de la frontière a été créée (destruction des positions).
Le porte-parole nous a aussi confié que plus de 800 soldats Israéliens ont été tués depuis le 7 octobre, un nombre considérable pour un petit pays comme Israël.
Plusieurs sources ont confirmé la résistance acharnée du Hezbollah au sud Liban, compliquant la tâche de nettoyage.
Le porte-parole a aussi commenté le mandat d’arrêt de la CPI contre Netanyahu, affirmant « la perte de légitimité » de celle-ci et son « instrumentalisation contre un Etat démocratique ».
Ainsi, Israël compte sur la France et les Etats-Unis pour éviter un retour du Hezbollah dans la zone à 5km de la frontière bilatérale.
L’objectif : « éviter un nouveau 7 octobre ».
Les deux Etats impliqués nous ont confirmé leur volonté de voir un cessez le feu signé cette semaine. Le déplacement du secrétaire d’état à la défense Loyd Austin au Moyen-Orient vient parachever l’accord. Les Etats-Unis estiment qu’un accord de cessez-le-feu est « proche », tandis que l’Elysée a exhorté Israël et le Hezbollah à se saisir « au plus vite de cette opportunité », estimant que les discussions pour un cessez-le-feu avaient « avancé significativement ».
Que contient cet accord de cessez le feu ?
Israël disposerait de 60 jours pour se retirer pendant que l’armée Libanaise se déploierait et que le Hezbollah retirerait ses équipements lourds au nord de la rivière Litani.
Les parties engagées semblent avoir accepté l’idée d’un cessez le feu mais les termes exacts sont toujours en négociation. Dans cet accord, la France joue un rôle actif, notamment parce qu’elle parle à toutes les parties, même le Hezbollah.
Clément Molin