L’armée grecque fait peau neuve
Jeudi, le ministre de la Défense grec, Nikos Dendias, a déclaré vouloir lancer un programme de modernisation de l’armée grecque, afin de répondre aux enjeux du XXIème siècle. Cette réorganisation serait selon le porte-parole du gouvernement “la plus importante jamais entreprise dans l’histoire de l’Etat grec en matière de défense nationale”. Ainsi, les technologies concernant les drones seront mises en avant lors de ce programme, voulant équiper chacune des unités de l’armée de ces engins, finançant le projet avec une fermeture de 130 casernes sur les 800 que compte le pays et souhaitant économiser 2 milliards d’euros sur 10 ans.
Dans les grandes lignes du projet, la Grèce voudrait introduire au sein de ses forces armées, quatre systèmes différents de drones souhaitant faire rentrer la Grèce dans “l’ère des drones”. Dans les faits, cette annonce survient dans le contexte de la guerre en Ukraine dont l’armée grecque aurait, suite au RETEX, été témoin du rôle prépondérant que donne l’utilisation des drones sur un champ de bataille moderne.
Ces dernières années, de nombreux états-majors décident d’avancer vers une “dronisation” de leurs forces armées, et accélérant le processus depuis le début de l’invasion russe de la Russie, démontrant qu’une armée employant massivement des drones, pouvait endiguer des offensives et détruire des équipements onéreux (tanks, VBTT, navires) en réduisant le coût de ses munitions. Concernant la marine grecque, le ministère de la Défense déclare qu’il va renforcer profondément sa flotte et annonce que la marine va “acquérir des capacités de frappe stratégique qu’elle n’a jamais eues”.
Le ministère a aussi détaillé en disant que les frégates grecques (au nombre de 13), seraient dotées d’un système anti-drone de fabrication hellénique, déjà employée avec succès en mer Rouge contre les munitions utilisées par les Houthis contre les navires dans cette zone. Par ailleurs, le pays souhaite aussi coopérer avec les américains dans le but de se doter de frégates lance-missiles de la classe Constellation dans des chantiers navals grecs, de patrouilleurs européens et le souhait de moderniser les navires vieillissants de son arsenal.
Pour rappel, la marine grecque est importante comparée à la taille du pays (tonnage de plus de 110 000 tonnes) comportant 10,5 millions d’habitants. Cette volonté de puissance navale se construit dans une rivalité constante en mer Egée et en Méditerranée orientale avec la Turquie voisine.
Par ailleurs, la Grèce souhaiterait se doter d’un système national de défense anti-drones, à l’image de celui voulu par la Turquie depuis quelques mois, sur le modèle que représente le dôme de fer israélien, employé depuis de nombreuses années. Ainsi, le programme de réorganisation de l’armée grecque témoigne d’une volonté de donner à son armée des moyens efficaces afin de rentrer pleinement dans le XXIème siècle tout en souhaitant se renforcer contre des menaces régionales.
Florian Ménigot