La Turquie enfin dans l’UE ?
Donald Tusk, Premier ministre polonais, soutient désormais l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Un revirement historique. Quels enjeux derrière cette annonce ?
Notre analyse : ⬇️
La Turquie est candidate à l’UE depuis 1987. Mais depuis les années 2010, son adhésion s’est éloignée en raison du durcissement politique sous Erdogan, comme après la répression des manifestations de Taksim en 2013. En 2019, le Conseil de l’UE a estimé que la candidature était « au point mort ». Pourtant, l’Europe et la Turquie restent liées par des échanges économiques et diplomatiques. Mais l’adhésion divise profondément.
Pourquoi ? :
-> Politique : recul de l’état de droit sous Erdogan
-> Géographie : 97 % du territoire est en Asie
-> Économie : inflation à 45 %, niveau de vie inférieur à la moyenne européenne
->Religion : l’affaiblissement de la laïcité inquiète
-> Démographie : 85 millions d’habitants, ce qui bouleverserait l’équilibre de l’UE
->Géopolitique : tensions majeures avec des États membres
Au cœur des tensions : Chypre.
L’île est divisée entre la République de Chypre (UE) et Chypre du Nord, soutenue militairement par la Turquie mais non reconnue par l’ONU et l’UE. Comment intégrer un pays qui occupe partiellement un État membre ?
Économie : un autre frein.
La Turquie a un niveau de vie supérieur à celui de la Bulgarie ou de la Roumanie, mais reste loin des standards européens. Ses infrastructures sont développées, mais son économie souffre d’une forte inflation et d’instabilité monétaire.
Autre point : les migrations.
La Turquie accueille plusieurs millions de réfugiés, notamment Syriens. Elle demande un soutien accru de l’UE, menaçant parfois de laisser partir les migrants vers l’Europe. L’UE, de son côté, estime déjà apporter une aide conséquente.
Malgré ces tensions, la Turquie reste un partenaire clé :
– OTAN : rôle essentiel dans la défense européenne
– Union douanière : échanges commerciaux de 200 Mds €
– Coopération stratégique sur la sécurité et l’énergie.
Mais la Turquie ne remplit pas les critères de Copenhague pour adhérer à l’UE. Problèmes d’état de droit, tensions géopolitiques et situation économique instable restent des obstacles majeurs. Alors, pourquoi la Pologne soutient-elle maintenant l’adhésion turque ?
Angela Merkel (2017) et Emmanuel Macron (2018) avaient pourtant jugé irréaliste cette perspective.
Selon Tusk, « il serait dans notre intérêt commun de planifier toutes les étapes relatives à la sécurité européenne avec la Turquie. »
Traduction : l’adhésion serait avant tout une manœuvre sécuritaire. Avec un Trump potentiellement de retour à la Maison-Blanche et l’incertitude sur l’OTAN, l’UE cherche à renforcer son autonomie stratégique. La Turquie pourrait y jouer un rôle clé.
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Thread Twitter par Alexandre Hallard
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