En Birmanie, un an après le début de l’opération 1027, la rébellion prodémocratie continuer d’avancer.
La junte est dans une situation de plus en plus complexe, perdant le contrôle de presque toutes les régions périphériques du pays.
Grâce au grand travail de @MyanmarWarMap, nous avons une bonne idée de la situation dans le pays. La junte putschiste du 1er février 2021 ne contrôle plus des régions entières.
La junte perd de plus en plus de terrain. Nous pouvons découper les combats en 2 directions politiques : il y a les groupes ethniques qui contrôlent généralement les territoires aux frontières et les birmans en résistance dans le centre du pays.
La Birmanie est composée d’une mosaïque de peuples. Le principal est situé au centre du pays, c’est lui qui contrôle traditionnellement le pouvoir, les Birmans.
Et puis il y a les autres, tout autour (Kachin, Chin, Karen, Shan, Rakhines, Mons…)
Ceux-ci ont souvent été en rébellion avec le pouvoir central, notamment durant les longues périodes de gouvernance militaire à Rangoon et Mandalay (ex capitales) puis à Naypidaw.
En 2021, le parti politique des militaires subit une lourde défaite aux élections. Aung San Suu Kyi est arrêtée, et c’est Min Aung Hlaing, chef de la Tatmadaw, armée Birmane qui prend le pouvoir. Depuis 3 ans, Suu Kui est en maison d’arrêt et les militaires gouvernent.
Dans les premiers mois de 2021, le peuple Birman est sortie dans les rues pour manifester, mais face à la répression et aux arrestations, c’est le chemin de la rébellion armée qui a été choisit.
Beaucoup ont rejoint les armées « ethniques » qui se sont unies pour la démocratie.
En 2021 et en 2022, la junte parvenait à contenir les différents groupes armés.
Ceux-ci ont innové en créant leurs propres armes, tendant des embuscades et récupérant les armes des militaires petit à petit.
On compte de nombreux groupes qui ne sont pas toujours unis. (carte @ThomasVLinge)
PDF (People Defense Forces)
KIA (Kachin Independance Army)
MNLA (Myanmar National Liberation Army)
Chin Brotherhood alliance
Arakan Army
United Wa State
North Shan Army …
Par exemple, l’Arakan Army est accusée de nombreuses exactions contre les Rohingyas, minorité musulmane persécuté en Birmanie.
Il y a aussi le United Wa State qui est neutre suite à des accords avec la Chine voisine.
Durant le mois de septembre, l’armée Kachin s’est emparée d’une petite ville (Chipwi) et a capturé bon nombre d’armes, dont des armes lourdes.
L’unique fournisseur de la rébellion Birmane est l’armée Birmane.
L’armée Birmane dispose toujours de la force aérienne. Elle utilise principalement des avions russes et chinois et même des avions d’entrainements pour lâcher des bombes, par exemple ici à Lashio, ville libérée par l’opération 1027 dans l’état de Shan en 2023.
Les groupes Birmans regroupés derrière la bannière du NUG (National Unity Government) font face à l’hostilité croissante de la Chine.
L’envoyé 🇨🇳au Myanmar a déclaré à l’armée Wa qu’ils n’accepteraient absolument pas la victoire des alliés démocratiques NUG et PDF au Myanmar
Il y a quelques semaines, l’Arakan Army a capturé une base navale dans l’ouest du pays. Sur les côtes, la guerre fait aussi rage avec l’artillerie navale qui combat la rébellio, ici à « Maung Shwe Lay Naval Base ».
La carte de @MyanmarWarMap permet de distinguer les quelques bases encerclées dans l’ouest du pays. La grande ville de Sittwe en fait partie.
Grâce au précieux travail d’@Asia_Intel et de @GeoConfirmed, de nombreuses vidéos ont été géolocalisées. On voit ainsi de nombreuses vidéos d’un conflit peu suivi en Europe.
La junte Birmane est de plus en plus contesté, il semblerait que la Chine ne souhaite pas sa chute, livrant par exemple des avions.
Mia sune révolution de palais n’est pas à exclure, Min Aung Hlaing est contesté pour les nombreuses défaites militaires de son armées.
La guerre civile Birmane qui dure depuis presque 4 ans est un exemple de peuple résistant sans aucune aide internationale.
Clément Molin
