La crise politique s’alourdit en Serbie, après 3 mois de contestation étudiante massive contre la corruption.

Le Premier ministre Serbe a été contraint de démissionner et les étudiants refusent de lever les blocages.

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Au mois de novembre, une gare s’était effondrée à Novi Sad, la deuxième ville du pays, faisant 15 morts.

Celle-ci venait d’être rénovée par une entreprise chinoise.

Depuis novembre, les manifestations contre le gouvernement de Vucic sont quotidiennes.

Les étudiants dénoncent la corruption endémique en Serbie et ont obtenu la démission du Premier ministre serbe, Milos Vucevic, et du maire de Novi Sad, Milan Djuric.

Les revendications des étudiants n’ont pas bougé en trois mois :
-Hausse de 20% du budget de l’Enseignement supérieur
-Publication de tous les documents relatifs à la rénovation de la gare
-Arrestation des personnes soupçonnées d’avoir agressé des étudiants lors des manifestations
-Abandon des poursuites contre les étudiants arrêtés.

« La corruption tue », un slogan devenu emblème du mouvement.
Chaque jour, étudiants, employés et retraités descendent dans la rue. Le mouvement prend de l’ampleur, devenant l’une des plus grandes vagues de contestation qu’ait connu la Serbie.

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Mais ces manifestations ont été largement réprimées par le pouvoir d’Alexander Vucic, accusé d’être un « leader autoritaire ». En plus de l’arrestation de dizaines de leaders étudiants, des membres du parti SNS au pouvoir ont agressé des manifestants. 

Ces nationalistes serbes, connus pour leurs positions pro-russes, négationnistes quand au génocide de Srebrenica et ultra-nationalistes n’hésitent pas à utiliser la violence pour parvenir à leurs fins. Une voiture a par exemple renversé plusieurs étudiants. Une marche étudiante partie de Belgrade doit arriver samedi 1er février à Novi Sad, pour les 3 mois de l’effondrement de la gare. Une manifestation massive est attendue. Les manifestants ont été accueillis partout sur la route. Ces marches étudiantes ont depuis été rejointes par les agriculteurs, les motards et de nombreuses professions sont en grève. En tout, des centaines de milliers de personnes défilent chaque semaines.

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Le mouvement ne souhaite pas la démission d’Alexander Vucic dans l’immédiat, il n’est pas non plus pro-européen dans son ensemble et ne s’affilie pas à l’opposition.

Il souhaite avant tout l’Etat de droit et le combat contre la corruption, jugée endémique.

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Clément Molin

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