Menace d’attentats en France, l’Algérie mène-t-elle une guerre hybride contre la France ?
Depuis le rapprochement entre Paris et Rabat, Alger a décidé de lancer une vaste campagne de déstabilisation contre la France.
Ce n’est pas passé inaperçu en France ces derniers jours, plusieurs « influenceurs » algériens vivant en France ont appelé à des attentats.
« Zazouyoucef », 400 000 abonnés sur TikTok a déclaré « on va vous faire comme dans les années 90, on va tirer sur vous ».
Cet algérien de 25 ans vivant à Brest, de son vrai nom Youcef Aziria était déjà connu des services de police pour avoir participé aux émeutes de juin 2023.
Il était également visé par une OQTF délivrée par la préfecture du Finistère le 18 avril 2024.
Dans une vidéo devenue virale, un autre Algérien, «imadtintin» a appelé à «brûler», «tuer» et «violer» sur le sol français tout individu qui s’opposerait au régime algérien.
«Je jure devant Allah, nous allons tous vous violer, en Algérie et en France.
Derrière ce compte à 70 000 abonnés se cache Imad O.B, ancien militaire algérien vivant illégalement sur le territoire Français et lui aussi sous OQTF.
Ces vidéos d’appels aux violences font partie d’une stratégie bien rodée d’Alger pour mener une guerre hybride contre Paris.
Ainsi, un autre influenceur Algérien vivant à Montpellier, « doualemn », 138 000 abonnés sur TikTok a lui aussi appelé au meurtre et à la torture des opposants algériens en France.
Une manifestation d’opposants était prévue pour le 1er janvier 2025.
L’influenceuse franco-algérienne Sofia Benlemmane (suivi par 346 000 personnes sur Facebook) qui habite à Lyon a aussi proféré des menaces contre les opposants à Tebboune en France.
Qu’est ce qui rassemble ces quelques influenceurs Algériens vivant en France et qu’est ce qui les lies à l’Algérie ?
Mehdi Ghezzar.
Cet homme, proche du pouvoir Algérien et du président Tebboune dirigerait un groupe d’une vingtaine d’influenceurs pour créer un Lobby DZ.
C’est un opposant Algérien vivant à Lyon en France qui a alerté les autorités françaises sur la « guerre hybride » menée par Alger via son réseau d’influenceurs.
Chawki Benzehra a lui même été visé par des menaces de mort ces dernières heures.
En réalité, Alger cherche surtout à traquer les opposants au régime. Beaucoup d’entre eux sont réfugiés en France.
La guerre hybride que mène Alger en France ne date pas d’hier mais a été relancé récemment :
En juin 2023, les émeutes violentes à la suite de la mort de Nahel ont été largement soutenue par l’Algérie, qui utilise en France une diaspora de millions de français d’origine algérienne, de binationaux et d’algériens.
Alger se disait «soucieux de la quiétude et de la sécurité dont doivent bénéficier ses ressortissants sur leur terre d’accueil».
A l’été 2024, le président français Emmanuel Macron a décidé de reconnaitre la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, ce qui a provoqué l’ire de l’Algérie.
Depuis, une violente campagne de communication est mené par l’Algérie contre le Maroc et la France.
Les tensions entre la France et l’Algérie se sont poursuivies avec l’affaire Boualem Sansal, écrivain franco-algérien, opposant au régime et arrêté en Algérie pour « atteinte à l’unité nationale ».
Il y a quelques semaines, les médias d’Etat Algériens ont publié un documentaire sur « une campagne menée par la DGSE pour recruter d’anciens terroristes algériens à des fins subversives ».
En clair, la DGSE et les services de renseignements algériens ont arrêté ensemble un terroriste algérien en Syrie qui a ensuite purgé 3 ans de prison en Algérie.
Dans le documentaire, celui-ci déclare avoir été détourné par la France pour mener des attentats en Algérie.
Dans un discours sur “l’état de la nation” prononcé dimanche 29 décembre, le président algérien a tiré à boulets rouges sur la France, dénonçant pêle-mêle le passé colonial, les essais nucléaires, la position de Paris sur la Sahara occidental et même l’affaire Sansal.
La vaste campagne d’Alger contre la France, affaire Sansal, menaces des influenceurs algériens en France, tensions verbales, refus de reprendre les algériens sous OQTF en France, exposition des méthodes de la DGSE… est de plus en plus visible.
Mais il y a un contexte : ces dernières semaines, Alger se retrouve de plus en plus isolée sur la scène internationale
Les tensions avec le Maroc se poursuivent, le Mali a dénoncé le soutien algérien au terrorisme et l’Algérie a perdu un grand allié, le régime de Bachar Al Assad
L’influence du lobby algérien en France est très importante, influenceurs sur les réseaux sociaux, soutiens et opposants au régime, gangs comme la DZ mafia …
Alors en réaction, le ministre de l’intérieur se veut très ferme, les influenceurs algériens responsables des menaces sur les réseaux sociaux ont été arrêtés.La crise entre Paris et Alger ne semble donc pas se désamorcer…
Clément Molin
