Le scandale des 400 sextapes secoue la Guinée Equatoriale
Depuis 2 semaines, ce petit pays d’Afrique centrale est secoué par un scandale majeur, des dizaines de sextapes entre « Baltazar » et des femmes de ministres.
C’est un homme, Baltazar Ebang Engonga, neveu du président Teodoro Obiang Nguema qui est le principal protagoniste des vidéos pornographiques. Celles-ci le mettent en scène avec de nombreuses femmes, dont les épouses de hauts placés, de ministres ou de généraux.
Mais derrière, ce scandale qui a embrasé la toile dans le pays et à l’international, c’est une intrigue de palais qui voit le jour. La Guinée Equatoriale est une dictature, le président Obiang est au pouvoir depuis 1979, il est âgé de 82 ans.
Dans ce pays d’1.7 millions d’habitants, une petite minorité riche gère le pouvoir. Compte tenu de l’âge du président, sa succession devient un enjeu de taille. Baltazar est lui même un des prétendants au « trône » de Malabo.
L’économie du pays a connu un boom avec l’exploitation du pétrole, mais depuis 2016, l’épuisement des ressources est devenu un véritable problème. Une élite enrichie fait de cette ancienne colonie espagnole le 4ème PIB/habitant d’Afrique, alors que la population est pauvre.
Il était à la tête de l’Agence nationale d’investigation financière et travaillait sur la lutte contre les crimes tels que le blanchiment d’argent. Mais il fait lui-même objet d’une enquête accusé d’avoir détourné une énorme somme d’argent des caisses de l’État.
Lors de sa conduite en prison, ses téléphones et ordinateurs ont été confisqués. C’est de là que viennent les plus de 400 sextapes. Les vidéos ont dès lors inondées les réseaux sociaux du pays, amusant et consternant la population locale.
Le gouvernement n’a pas pu ignorer ce qui se passait et, le 30 octobre, le vice-président Teodoro Obiang Mangue (fils du président) a donné 24 heures aux entreprises de télécommunications pour trouver des moyens d’arrêter la diffusion des clips.
Il faut savoir que les libertés sont très restreintes en Guinée Equatoriale. Il n’y a pas d’opposition ou de presse libre dans le pays et tous les opposants sont systématiquement emprisonnés arbitrairement.
Les vidéos, qui étaient en possession des forces de sécurité ont fuité volontairement, probablement quelqu’un qui souhaitait salir l’image de ses opposants à la succession d’Obiang.
Le vice-président Obiang essaie d’éliminer tous les concurrents à sa succession.C’est une véritable lutte de pouvoir qui se matérialise avec la publication des vidéos. Parmi les nombreuses femmes filmées, certaines ont décidé de porter plainte pour diffusion non consentie.
Le vice-président, ainsi que sa mère, sont soupçonnés d’écarter tous ceux qui menacent son chemin vers la présidence, y compris Gabriel Obiang Lima (un autre fils du président Obiang, né d’une autre épouse), qui a été ministre du pétrole pendant dix ans.
Le vice-président, qui a lui-même été condamné pour corruption en France et dont les biens somptueux ont été saisis dans plusieurs pays, veut être perçu comme l’homme qui réprime la corruption et les malversations dans son pays.
L’année dernière, par exemple, il a ordonné l’arrestation de son demi-frère, accusé d’avoir vendu un avion appartenant à la compagnie aérienne nationale. Pourtant, il possédait lui même un gang de Michael Jackson rempli de cristal.
Pour les activistes des droits de l’hommes, si ce scandale a offert une médiatisation massive au pays, celui-ci détourne le regard vers les véritables problèmes du pays, la corruption, la dictature et les violations des droits de l’hommes.