CADRE DES ÉLECTIONS GÉNÉRALES DE 2024 :
Le 29 mai 2024 auront lieu les élections générales d’Afrique du Sud. Ces élections permettront d’élire les nouveaux membres de l’Assemblée Nationale du pays qui, selon la Constitution sud-africaine de 1996 , voteront à leur tour(1) pour élire un président de la République durant les élections nationales. Le parti actuellement au pouvoir (et ce depuis les premières élections de 1994) est l’African National Congress (ANC). Ce parti est né de la lutte contre les discriminations raciales commises par la minorité blanche sur la majorité noire en 1912, il a été propulsé sur le devant de la scène politique du pays avec à sa tête Nelson Mandela durant l’Apartheid. Si l’ANC a, depuis sa première élections en 1994, fait preuve d’une opinion publique plus que favorable et d’un travail reconnu comme révolutionnaire pour son époque, on constate depuis quelques années que le parti fait face à de nombreux scandales de corruption et de gestion des politiques publiques qui viennent paralyser le pays. À l’aube de ces élections qui s’annoncent fois depuis 30 ans, non majoritaire pour les élections générales de 2024.
DES ÉLECTIONS RISQUÉES POUR L’AFRICAN NATIONAL CONGRESS:
Les premières élections démocratiques d’Afrique du Sud remontent à 30 ans cette année, et pour la première fois depuis 1994, l’ANC voit sa majorité parlementaire menacée. Les récents sondages, notamment ceux d’Ipsos, estiment que plus de 40% des voix seront en faveur du parti trentenaire, tandis que les deux principaux groupes d’opposition, l’Alliance démocratique (AD) et le uMkhonto We Sizwe (MK), recenseraient respectivement 27% et 20% des voix.
En Afrique du Sud, le Parlement élit le président suite aux élections générales. La perte de la majorité pour l’ANC pourrait donc mener à une présidence issue d’un parti d’opposition ou à une obligation pour l’ANC de nommer un gouvernement d’opposition et de partager le pouvoir. Ce sont donc les membres de l’Assemblée Nationale d’Afrique du Sud qui, une fois élus, voteront pour élire le nouveau président. Il est de coutume que ce soit un président issu de la majorité qui accède au pouvoir. Mais quels sont les pouvoirs du président ? Après son élection, le président sud-africain devient alors le chef de l’État, mais aussi du gouvernement. Il possède comme troisième statut celui de chef de la « South African National Defense Force » (SADF).
UN CONTEXTE DÉFAVORABLE À L’ANC : UNE POLITIQUE QUI LAISSE LE PAYS SANS SOUTIEN DE LA SPHÈRE PUBLIQUE
Plusieurs difficultés sont observables dans le pays. La première est celle du manque de présence de l’État dans le soutien à sa population. La faiblesse des services publics est considérée comme un réel fléau pour le pays. Il en découle un taux de chômage de 33,5% (en 2022), une disparité totale en ce qui concerne l’accès à un logement décent, une inégalité considérée comme la plus élevée au monde (0,63/1 sur l’indice de Gini), ainsi que des difficultés d’accès aux besoins primaires comme l’eau potable ou l’électricité. La population tient aujourd’hui l’ANC et ses nombreux scandales de corruption et d’inaction pour seuls responsables de ces problématiques. Ce manque à combler pour l’ANC a déjà poussé les Sud-Africains défavorisés à de nombreuses violences ou désobéissances civiles telles que des grèves ou des manifestations. Par exemple, en 2021, suite à une coupure d’électricité de cinq mois, les habitants du Township de Boomtown (plus grand Township proche de Johannesburg) se sont donnés à de nombreuses révoltes pendant plusieurs semaines. Au-delà de l’opinion publique défavorable qui est en train de se former autour de l’ANC, les partis d’opposition ne se retiendront évidemment pas de mentionner ces failles dans un contexte électoral.
L’ALLIANCE DÉMOCRATIQUE :
Principal groupe d’opposition, créé en 2000, le parti se décrit comme progressiste et libéral au sens économique et politique du terme. Si, à sa fondation, le parti s’est d’abord teinté de conservatisme pour obtenir les voix des Afrikaners, aujourd’hui l’AD adopte une vision de renouveau pour le pays, souhaitant lutter pour les droits des minorités et se présente comme la tête de proue d’une coalition des partis contre l’African National Congress.
Majoritaire dans les grandes villes du pays, telles que Johannesburg, Le Cap ou encore Nelson Mandela Bay, l’AD est en marche pour faire basculer les élections législatives en défaveur de l’ANC. C’est suite à une conférence pluripartite se tenant à Johannesburg en 2023 que l’Alliance Démocratique a proposé un pacte pré-électoral (MoonShot) visant à mettre fin aux compétitions politiques entre les différents partis d’opposition. Cette décision significative pourrait peser dans les résultats des élections générales.
Le Pacte MoonShot :
Le pacte MoonShot est un projet de pacte de coalition préélectorale lancé par l’AD en 2023 qui fait suite à la Convention Nationale pour le pacte Moonshot. Cette convention visait à fédérer les partis d’opposition (y compris les partis ne siégeant pas au Parlement) pour faire chuter l’ANC dans les scrutins. Suite aux appels de l’AD, les sept partis qui ont accepté de participer à cette convention et qui se retrouvent aujourd’hui dans le pacte de coalition sont les suivants :
- L’Inkatha Freedom Party
- Action South Africa
- Parti de la Liberté Nationale
- Le Freedom Front Plus
- Le United Independant Movement
- Le Spectrum National Party
- Organisation civique nationale sud-africaine indépendante (ISANCO)
L’AD s’est cependant opposée à l’intégration de l’EFF (Economic Freedom Fighters) dans cette coalition, le parti étant considéré par l’AD comme trop radical. L’EFF est un parti politique d’extrême gauche avec une idéologie panafricaniste, marxiste-léniniste, fondé en 2013. Le pacte de coalition naît donc le 17 août 2023, avec le soutien des mêmes groupes d’opposition ayant accepté l’invitation de l’AD. Cette coalition donne une force supplémentaire non négligeable à l’AD, qui aura su faire évoluer sa popularité en proposant une unification des intérêts et objectifs tout en maintenant son autonomie et son statut de leader de l’opposition.
Le programme de l’Alliance Démocratique :
Au lancement de sa campagne électorale devant l’Union Buildings, en février 2024, le leader de l’Alliance Démocratique, John Steenhuisen, a présenté les cinq axes de réforme au programme du parti pour les prochaines élections. Ce plan de réforme touche à de nombreux points tels que l’efficacité des institutions publiques, l’énergie, la criminalité, le relèvement de l’économie sud-africaine ainsi que l’emploi. L’une des promesses mise en avant par le parti répond notamment aux événements du Township de Boomtown évoqués précédemment, avec l’instauration de projets de loi pour rehausser la production d’électricité, afin de réduire les coupures de courant qui bloquent le pays.
Les cinq axes du programme :
- Mettre fin aux coupures d’eau et d’électricité
- Réduire de moitié le taux de criminalité
- Lutter contre la corruption
- Abolir le déploiement des cadres au profit de nominations sur le mérite
- Créer deux millions d’emplois
Un programme vaste qui pointe du doigt les manquements de l’ANC depuis quelques années. L’objectif est donc de créer un État capable de répondre aux besoins de sa population dans son ensemble. L’AD se présente alors comme une alternative de choix au vu de sa popularité grandissante et de son opinion publique favorable.
LE MK : QUAND L’OPPOSITION PREND LA FORME D’ANCIENS PARTENAIRES
Portant le nom de l’ancienne branche armée de l’ANC créée en 1961 pour lutter contre le régime de l’apartheid, le MK « uMkhonto We Sizwe » (la « lance de la Nation » en zoulou), naît d’une scission idéologique au sein même de l’ANC. La récente adhésion de Jacob Zuma (président sud-africain de 2009 à 2018) au MK a ravivé les tensions. Jacob Zuma n’étant pas concurrent au sein de son ancien parti (l’ANC), cette place sera donc attribuée à Cyril Ramaphosa (actuel président de l’Afrique du Sud), qui tentera d’obtenir un second mandat en 2024.
Lutte juridique avec le MK :
L’ANC a à plusieurs reprises essayé d’empêcher le MK de se présenter, que ce soit en remettant en cause la légitimité du parti ou en ayant tenté de bloquer la candidature de Jacob Zuma aux élections. L’ANC a déjà cherché à retirer le parti de la liste officielle, notamment en déposant un recours auprès de la justice sud-africaine pour que le MK change de nom et de logo. L’ANC justifie son choix par un vol de propriété intellectuelle et de patrimoine. Sans succès, le MK est encore en lice aujourd’hui pour obtenir le pouvoir.
La participation de Jacob Zuma est l’un des enjeux principaux de cette bataille juridique qui confronte les deux partis. Jacob Zuma, poussé à la démission en 2018, a été condamné à une peine de 15 mois de prison suite à des affaires de corruption et d’outrage à la justice. La Constitution sud-africaine interdit toute candidature d’une personnalité ayant été condamnée à plus de 12 mois de prison. Si le Tribunal électoral avait rendu une réponse favorable quant à sa participation, en soulignant une réduction de peine à trois mois pour raisons médicales, un récent avis de la Cour Constitutionnelle du 20 mai 2024 rend de nouveau la participation de l’ancien président nulle. Bien que sa candidature ne soit pas possible, Jacob Zuma reste la tête pensante du MK, restant une affiche et une force non négligeable pour la suite des élections. Sa présence reste notable, il est toujours le chef du parti et son visage demeurera celui mis en avant pour faire valoir le programme, indique le parti.
Le programme du uMkhonto We Sizwe (MK) :
Le programme du MK présente principalement une opposition ferme à l’ANC, mais tout particulièrement envers son actuel dirigeant Cyril Ramaphosa. Si elle suit les grandes lignes de l’opposition, comme l’Alliance Démocratique, (c’est-à-dire la lutte contre la corruption, la hausse de l’emploi, la baisse de la criminalité et la production d’énergie), la relation entre le MK et l’ANC (notamment entre les membres actifs) a des répercussions directes sur le contenu du programme du MK. Dans ses différentes interventions, Jacob Zuma met en avant l’inefficacité de la justice sud-africaine, mais surtout son manque de transparence quant au choix des affaires qui paraissent devant les tribunaux. Des réformes sur les lois du système juridique sont donc mises en avant par le parti. Ce qui s’apparente comme une lutte d’influence entre ancien et actuel leader de l’ANC, se retranscrit dans les propositions du MK. Cette lutte s’opère par la comparaison des mandats des deux présidents. Par exemple : Jacob Zuma, lors d’un meeting à Bloemfontein10 en pleine campagne, à affirmer que durant son mandat aux côtés de l’ANC, la crise de l’électricité avait été résolue et aurait repris en force suite à l’arrivée de Cyril Ramaphosa. Des déclarations qui ont pour objectif de faire baisser la popularité de ce-dernier et plus largement de l’ANC à l’aube des élections générales.
LES COMBATTANTS POUR LA LIBERTÉ ÉCONOMIQUE (EFF / CLE) :
Si le parti d’opposition radicale « EFF » se trouve exclu des alliances politiques d’opposition et ne menace pas réellement le déroulé des élections par l’obtention d’une majorité, il fait tout de même parler de lui dans ses revendications et ses scandales. Les sondages lui donnent tout de même un score de 10% en moyenne pour les élections de mai. Ce score aura su susciter une certaine crainte, celle de voir un parti radical prendre de l’ampleur. Historiquement, ce parti se revendique de la gauche marxiste-léniniste. Radical dans ses revendications, il reproche particulièrement à l’ANC et à l’AD de mettre en place des législations favorisant la sphère privée et qui « vendrait » les sud-africains noirs comme marchandises à bas prix au système capitaliste. Le parti a su s’entourer de la jeunesse intellectuelle sud-africaine, ce qui explique cette certaine popularité malgré ses différents scandales.
Scandales :
5 députés de l’EFF ont été suspendus de l’Assemblée Nationale suite à la coupure du discours de Cyril Ramaphosa durant le « SONA » le sommet annuel sur l’état de la 11 nation. La commission des pouvoirs et des privilèges a annoncé une suspension pour les 5 députés pendant 1 mois sans participation aux échanges et sans rémunération. Un autre scandale survient lors de la campagne de l’EFF pour les élections générales de mai. Dans un rassemblement au sein d’un Stade à Soweto12 où se trouvaient quelque 90 000 partisans del’EFF, le leader du groupe Julius Malema, a chanté le chant « Tuez le Boer13 ». Les représentants de l’AD et de l’ANC se sont prononcés rapidement et ont accusé le populaire Julius Malema de « tyran assoiffé de sang » ou encore de risquer une guerre civile avec de tels propos. L’AD a menacé de porter plainte contre l’EFF pour les propos tenus lors de ces rassemblements.
Le programme de l’EFF :
Les réformes mises en avant par l’EFF s’inspirent des travaux du célèbre Thomas Sankara dans sa lutte contre le capitalisme et le libéralisme économique, le parti se réclame également d’une gauche nationaliste. La volonté de « rendre l’Afrique du Sud au peuple noir » est observable dans des propositions de réforme telles que le changement de nom de 40 villes dans la province14 du Capoccidental (qui portent principalement des noms anglo-saxons et européens). La réinstauration de la peine de mort se trouve aussi dans les soutiens du parti, pourtant abolie par Nelson Mandela en 1995. Leurs objectifs de réforme et de lutte sont concrètement :
- Fournir des logements sociaux de qualité
- La lutte contre la corruption
- L’accès gratuit pour tous aux besoins de première nécessité
- La nationalisation des secteurs miniers et bancaires.
Il est important de comprendre quelles orientations ces élections peuvent donner à la politique extérieure de l’Afrique du Sud. L’ANC a des positions claires sur les différents enjeux internationaux (BRICS, relations Sud-Sud, Israël…). La question qui se pose maintenant est : les partis comme le MK ou l’AD ont-ils eux-mêmes pris position sur les enjeux internationaux et l’actualité ? Et si c’est le cas, divergent-ils de ce qu’a mis en place l’ANC depuis 30 ans dans les relations extérieures du pays ?
L’ANC et sa politique extérieure :
Les BRICS et la représentation du Sud global à l’international : Depuis la fin de l’Apartheid, l’ANC a toujours mis en avant un renforcement des relations Sud-Sud. Par le passé, le pays était principalement tourné vers le nord, ce qui lui a souvent valu le titre de « pays occidental » malgré sa situation géographique. L’Afrique du Sud a toujours cherché à être un acteur majeur dans le développement du Sud global. Sa position de membre des BRICS lui donne d’ailleurs un poids en tant que représentant du continent africain au sein de l’organisation, ce qui va le différencier du Nigeria, de l’Égypte ou encore de l’Éthiopie, souvent mis en concurrence en ce qui concerne le titre de première puissance africaine. Que ce soit dans les BRICS ou les autres formes de rassemblements internationaux comme le G77, l’ANC a toujours mis en avant des principes libéraux comme le multilatéralisme, l’action internationale groupée, l’utilisation des outils et des organismes internationaux. L’intégration des BRICS en 2011 née d’ailleurs d’une volonté sudafricaine de s’y intégrer d’elle-même, ce qui en fait le premier pays à vouloir rejoindre explicitement la coopération.
Israël et la Palestine : Un autre événement d’actualité qui a beaucoup fait parler de l’Afrique du Sud et de la position de l’ANC, est celui de la plainte déposée par Pretoria auprès de la CIJ contre Israël en décembre 2023. L’ANC a toujours mis en avant son soutien envers la cause palestinienne, les mots de Nelson Mandela à leur égard sont d’ailleurs les suivants : « l’Afrique du Sud ne sera pas complètement libre tant que les Palestiniens ne le seront pas ». Cette position ferme sur la question palestinienne est un point fort de la position internationale de l’ANC. Cette victoire diplomatique, qu’a été la prise de position des juges de la Cour Internationale de Justice, a permis à l’ANC de réaffirmer son attachement à ses valeurs historiques, ce qui n’est pas anodin en période d’élection. Suite aux événements du 7 octobre, Cyril Ramaphosa a, certes, condamné les actions commises par le Hamas, mais a maintenu la position historique du pays qui est celle d’une solution à deux États.
La question ukrainienne : l’Afrique du Sud sous la gouvernance de l’ANC a toujours été floue sur le sujet. Son attachement fort à la Russie l’a poussée à ne pas condamner l’invasion russe en février 2022. Cette position l’a également mise dans l’embarras après la prononciation du mandat d’arrêt de la CPI à l’encontre de Vladimir Poutine. Chaque membre de la CPI devant exécuter ce mandat en cas de besoin et Vladimir Poutine devant se rendre à Johannesburg pour le 15ème sommet des BRICS en août 2023, l’ANC aurait dû arrêter Poutine en réponse à son devoir. Soulagement pour le gouvernement qui n’aura pas à préparer cette arrestation, puisque Vladimir Poutine a annoncé avant la tenue du rassemblement qu’il ne s’y rendrait pas. Bien que le pays se veuille médiateur dans cette guerre en évitant les prises de position assumées, les liens politiques et historiques entre les deux pays mettent l’Afrique du Sud dans une position délicate vis-à-vis de Moscou.
Qu’en est-il des autres partis politiques d’opposition ? En ce qui concerne les BRICS, les volontés d’accroître les relations Sud-Sud sont similaires, on ne constate pas d’opposition des deux principaux partis que sont l’AD et le MK au sujet de la coalition internationale. Il faut comprendre que cette position confère à l’Afrique du Sud un statut particulier sur la scène mondiale, et que conserver cette position à l’aube de l’augmentation des relations Sud- Sud est un atout particulier que peu de partis souhaitent perdre.
Au sujet d’Israël, les choses sont différentes : Si l’Afrique du Sud a toujours soutenu la cause palestinienne, la guerre entre Israël et le Hamas a perturbé l’opinion publique. La communauté juive d’Afrique du Sud (comptant 65 000 personnes) s’est opposée aux soutiens de l’ANC à la Palestine. L’Alliance Démocratique ainsi que le Conseil des Députés Juifs se 15 sont opposés à la position propalestinienne du gouvernement de Cyril Ramaphosa. Des marches pro-palestiniennes ont évidemment eu lieu dans le pays, mais dans une moindre mesure, la communauté juive a aussi manifesté dans les rues de Johannesburg et du Cap afin de demander la libération des otages israéliens du Hamas.
Pour ce qui est de l’Ukraine, le parti d’opposition radicale, l’EFF, soutient ouvertement l’invasion russe. Le parti partage l’opinion du président russe sur le caractère anti-impérialiste de l’acte et l’opposition à la présence des États-Unis par le biais de l’OTAN. Du côté de l’Alliance Démocratique, le soutien à l’Ukraine est bien concret, ayant conquis la ville du Cap aux dernières élections municipales, la mairie de la ville a arboré au début de la guerre les couleurs du drapeau ukrainien. En février 2022, l’Alliance Démocratique a estimé que les financements de l’ANC venant de l’entreprise « Manganese of Kalahari » (entreprise minière), 16 détenue en partie par l’oligarque russe Victor Vekselberg pourrait être l’une des raisons pour laquelle l’ANC ne condamne pas ouvertement l’invasion russe de l’Ukraine. Un soutien ouvert de la part de l’Alliance Démocratique qui pourrait faire évoluer la position historique de l’Afrique du Sud sur ses relations avec la Russie et plus largement avec les BRICS en cas de victoire politique du groupe d’opposition.
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Les élections générales de mai 2024 se présentent comme porteuses d’espoir du côté de la population, qui voit nombre de partis pointant du doigt les défaillances du parti historique qu’est l’ANC prendre en influence. Aujourd’hui, il reste à savoir si cette nouvelle vague politique sera en mesure de faire face aux problématiques fortes du pays. Ce qui est certain, c’est que les élections de mai mènent à l’entrée d’une nouvelle page de l’histoire politique du pays, celle où l’ANC n’est plus le parti majoritaire et où ses travaux sont remis en question.
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