Au Maroc, visite d’État exceptionnelle du Président Emmanuel Macron
Une visite historique et un tournant diplomatique, la réconciliation d’une relation fortement dégradée. Ce rapprochement est-il une bonne stratégie pour la France ?
La visite du président Emmanuel Macron a été majestueusement accueillie au Maroc, un moment marquant qui met en lumière l’impressionnant protocole marocain.
Cette visite d’État intervient quelques mois après la décision du Président Macron de reconnaître officiellement la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental. Une décision extrêmement mal perçue par l’Algérie. Par cette décision, la France pivote de l’Algérie vers le Maroc dans sa stratégie diplomatique au Maghreb.
Le Sahara occidental est le théâtre d’un conflit qui dure depuis de décennies. le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, revendique ce grand territoire. Depuis plusieurs années, le Maroc a pris le contrôle de la grande majorité des territoires. On voit se développer de l’activité touristique comme à Dakhla.
Ce conflit est la source de nombreuses tensions entre l’Algérie et le Maroc.
La France a auparavant tenté de se rapproché de l’Algérie, comme en reconnaissant les crimes français pendant le conflit pour l’indépendance de l’Algérie. Elle a également ouvert ses registres dans l’objectif d’une réconciliation. Cependant, pas de retour d’Alger, dont le régime fonde une partie de sa légitimité sur le sentiment anti France. Ainsi, après 7 ans d’actions pour un rapprochement, Emmanuel Macron décide finalement de se tourner vers le Maroc.
Pour cette visite d’État, symbole d’une réconciliation, le Président était accompagnée d’une belle délégation. Plus de 100 personnes dont 9 ministre notamment Bruno Retailleau, Ministre de l’Intérieur et Antoine Armand, Ministre de l’Économie et des finances.
Si nous parlons aujourd’hui de réconciliation entre nos deux pays, c’est parce que la relation s’est fortement dégradée depuis plusieurs années. L’affaire d’espionnage avec le logiciel Pegasus il y a quelques années avait créé un climat de tensions sans précédent. Le Président Macron aurait été espionné par le Maroc grâce à ce logiciel israélien.
Les enjeux de ce rapprochement
Parmi les thèmes abordés, des contrats commerciaux pour l’énergie, les transports, le développement durable. EDF, SUEZ, TOTAL, tous dans la partie pour un ensemble de contrats d’un montant de 10 milliards d’euros.
Symbole de la coopération commerciale entre les deux pays. Alstom participera à l’extension de la Ligne à Grande Vitesse Tanger-Marrakech.
Les objectifs de cette visite d’État sont donc assez clairs : renforcer les liens économiques et sociaux entre la France et le Maroc.
En plus des partenariats économiques, le sujet de l’immigration est aussi au coeur des discussions.
Lutte face à l’immigration irrégulière et renvoi des OQTF en direction du Maroc font partie des sujets au coeur des discussions. La présence du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau incarne la volonté de la France de trouver des issues pour faciliter la coopération consulaire.
Le soutien de la France à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental fait la fureur d’Alger. Ce choix stratégique est une position cruciale pour le Maroc qui conditionne sa politique étrangère en fonction de cette reconnaissance. Par exemple, lors du processus de normalisation des relations entre le Maroc et Israël, le Maroc avait demandé une reconnaissance par les États-Unis de ce territoire. Chose faite, depuis, une coopération notamment militaire s’est installé avec Israël.
Après avoir rencontré le Roi du Maroc et le premier ministre, le Président Macron s’est rendu au Parlement Marocain. Standing ovation quand il évoque le Sahara Occidental. Il ne s’est pas non plus privé d’un peu d’humour expliquant que « s »il y a un domaine où nous persistons à nous opposer, c’est le football. »
Cependant, cette réconciliation n’est pas sans conséquences. Détériorer encore davantage la relation franco-algérienne inquiète des observateurs politiques et commerciaux. Certains chefs d’entreprises français qui considère le marché algérien comme prometteur se retrouvent fragilisé. L’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal à Alger peut aussi être vu comme une conséquence directe, une vengeance d’Alger.
La diplomatie française au Maghreb semble ainsi se tourner vers une coopération avec le Maroc, à défaut de l’Algérie. le Maroc connait un développement économique impressionnant depuis 20 ans, cette décision semble être alors pleine de sens.
Thread X par Alexandre Hallard