Loukachenko bientôt reconduit ?

Un “simulacre” de démocratie

En octobre dernier, le pouvoir biélorusse a annoncé la tenue d’élections le 26 janvier 2025 pour désigner le Président de la République, titre détenu par Aleksandr Loukachenko depuis 30 ans.

L’opposition au pouvoir dénonce un “simulacre” de démocratie, avec un régime qui ne cesse de sombrer dans les profondeurs de l’autoritarisme.

Élu 6 fois par les urnes à la tête du pays depuis 1994, le président Loukachenko ne compte pas lâcher le pouvoir demain la veille, s’armant d’un système féroce de répression politique.

Aujourd’hui, ce serait près de 1300 personnes qui seraient enfermées dans les prisons biélorusses pour avoir soutenu ou laissé entendre une opposition au régime en place.

Pour rappel, le pays est le dernier en Europe à recourir régulièrement à la peine de mort, utilisée dans des cas extrêmes comme le meurtre ou plus récemment pour “tentative d’actes de terrorisme » qui, selon des experts en droits de l’homme constituerait une définition vague et pourrait probablement se confondre avec celle d’ “opposant politique”. Contester ouvertement le régime peut donc valoir en Biélorussie de se faire exécuter d’une balle dans la nuque.

Une opposition muselée

C’est dans ce climat de terreur que vont se tenir des élections sans véritable leader « légal » d’opposition comme en 2020, les partis présents sont muselés ou des marionnettes du pouvoir.

En 2020, la dernière élection présidentielle avait eu pour issue une nouvelle réélection de Loukachenko, et avait été marquée par des manifestations de grande ampleur à travers le pays. Plusieurs centaines de milliers de manifestants étaient alors venus défiler dans les rues.

Les manifestations avaient pour objectif de contester une probable fraude électorale et portaient l’objectif d’un retour à la démocratie dans le pays, l’on parlait alors de «révolution des pantoufles», arborant comme symbole l’ancien drapeau blanc et rouge du pays.

Depuis, la situation dans le pays ne s’est pas améliorée, surtout depuis la guerre en Ukraine voisine, le régime de Loukachenko étant un grand allié de Poutine qui fait ressentir son omniprésence dans le pays.

Cependant, les anciennes figures de l’opposition à l’instar de Svetlana Tikhanovskaïa (exilée en Lituanie), continuent de prôner le retour de la contestation populaire et à contester un régime toujours plus autoritaire et brutal.

C’est donc cette femme qui représente l’opposition en exil biélorusse depuis l’arrestation de son mari en 2020. Dans un tweet récent, elle appelait «les Biélorusses et la communauté internationale à rejeter cette mascarade».

Un partenaire stratégique du Kremlin

On se rappelle que les troupes russes avaient initialement lancé leur offensive sur Kiev et le nord de l’Ukraine depuis la frontière Biélorusse. Sans oublier que même depuis leur retrait du nord de l’Ukraine, des troupes russes restent stationnées le long de la frontière.

Un changement de régime est donc peu envisageable en Biélorussie, au vu de l’omniprésence de l’appareil de répression du régime, et de la place importante que joue le pays dans la stratégie russe en Europe orientale.

Cependant, les anciennes figures de l’opposition à l’instar de Svetlana Tikhanovskaïa (exilée en Lituanie), continuent de prôner le retour de la contestation populaire et à contester un régime toujours plus autoritaire et brutal.

C’est donc cette femme qui représente l’opposition en exil biélorusse depuis l’arrestation de son mari en 2020. Dans un tweet récent, elle appelait «les Biélorusses et la communauté internationale à rejeter cette mascarade».

Il est donc probable que ces prochaines élections qui se tiendront le 26 janvier, mènent à une réélection de Loukachenko mais il n’est pas à exclure que l’opposition jouera toutes ses cartes (mobilisation populaire et pressions internationales) pour renverser le régime en place.

Thread X par Florian Ménigot

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